Lent à suspecter, prompt à faire confiance. Lent à condamner, prompt à innocenter. Lent à accuser, prompt à défendre. Lent à exposer, prompt à protéger. Lent à juger, prompt à l’indulgence. Lent à déprécier, prompt à apprécier. Lent à réclamer, prompt à donner. Lent à provoquer, prompt à consoler. Lent à te venger, prompt à pardonner. *** Une semaine avant sa mort, mon père me prit à part — j’étais alors en dernière année de faculté — pour me montrer des articles de journaux et de magazines qu’il avait rédigés puis cachés dans un petit coffret. Surprise, je lui demandai pourquoi il ne me les avait pas montrés plus tôt.
― Ta mère m’a découragé d’écrire parce que je ne suis pas allé à l’université, alors j’ai écrit en cachette, à son insu. Maman n’avait pas cherché à le décourager, elle n’avait fait qu’énoncer ce qui lui paraissait évident : sans éducation, on ne devrait pas écrire. Mon père ne s’était pas laissé démoraliser par cette attitude, néanmoins il avait « caché sa lumière », selon l’expression de la Bible. Entre autres, m’expliqua-t-il, il avait écrit un article pour la revue Advance, mais qui n’avait jamais été publié. ― Je suppose que là tout de même, j’ai visé un peu trop haut, conclut-il. Je fus profondément touchée qu’il se soit ainsi ouvert à moi de son désir d’écrire, et qu’il m’ait mentionné cet article ! Quelques jours plus tard, subitement, mon père mourait dans une station de métro de Boston. Le jour de son enterrement, paraissait le nouveau numéro d’Advance ― avec l’article de mon père, enfin publié. Je n’aurais jamais eu l’idée d’aller consulter ce magazine si mon père ne m’avait confié son secret. Aujourd’hui, l’article est encadré dans mon bureau, à côté de la photo de mon père, et chaque fois que j’y jette un coup d’oeil, je me demande quel écrivain il aurait pu devenir si seulement quelqu’un avait cru en lui. Nous vivons dans un monde qui tend à nous démoraliser, un monde peuplé de gens qui nous rabaissent. Quelle différence nous pourrions faire en faisant usage de ces simples mots : « J’ai confiance en toi ! » — Florence Littauer
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Un jour, j’observais des petits enfants jouer au football. Ils n'avaient que cinq ou six ans. Pourtant, ils jouaient un vrai jeu, tout à fait sérieux : avec deux équipes, entraîneurs, maillots et tout le reste. Les parents même étaient au rendez-vous. Ne connaissant personne, je pouvais prendre plaisir à observer le jeu sans m'inquiéter des résultats. J’aurais souhaité que les parents et les entraîneurs puissent en faire autant. Les équipes étaient assez bien équilibrées. Je les appellerai équipes A et B. Durant la première mi-temps, aucun but ne fut marqué. Les enfants s'amusaient comme des fous. Ils étaient maladroits mais, comme c’est le propre des enfants, avec tant de naturel et de ferveur ! Ils s'emmêlaient les jambes, trébuchaient, rataient le ballon, mais tout cela n'avait aucune importance : ils s'amusaient ! À la deuxième mi-temps, l'entraîneur de l'équipe A retira du jeu ses meilleurs éléments afin de donner une chance aux débutants, à l'exception de son joueur numéro un qu'il plaça comme gardien de but. Le jeu prit alors une tournure dramatique. J'imagine que gagner est important même quand on a cinq ans, car l'entraîneur de l'équipe B laissa en place ses meilleurs joueurs, face auxquels les débutants de l’équipe A n’étaient pas de taille. L'équipe B se pressait autour du gardien de but. Pour un petit gars de cinq ans, il se défendait très bien, mais il ne faisait pas le poids devant trois ou quatre autres de son niveau. L'équipe B se mit donc à marquer des points. Le petit gardien, isolé, se donna à fond, plongeant sur les balles avec bravoure, éperdument, pour tenter de les arrêter. L'équipe B ne tarda pas à marquer deux buts successifs. Le jeune garçon en était exaspéré. Comme un fou enragé, il criait, courait, et plongeait. Rassemblant toute son énergie, il parvint finalement à marquer l’un des garçons qui s'approchait du but. C'est alors que celui-ci fit une passe à l’un de ses coéquipiers à quelques mètres de là, et, avant que notre jeune gardien n’ait pu se repositionner : trop tard ! un troisième but avait été marqué. Je ne tardais pas à repérer ses parents : c'était des gens bien, qui faisaient bonne impression. Je notai que son père était venu directement de son travail, en costume, cravate etc. Les deux parents criaient des encouragements à leur fils. J'étais captivé, observant le garçon sur le terrain et ses parents sur la touche. Après le troisième but, un changement s’opéra chez le bambin. Il se rendit compte que c’était peine perdue : il n'arriverait pas à les arrêter. Il n'abandonnait pas pour autant mais, sans trop le montrer, il se laissait envahir par le désespoir. Un sentiment d’impuissance se lisait sur son visage. L’attitude de son père changea également. Jusque-là, il avait incité son fils à se battre en lui criant conseils et encouragements. Mais à présent il était angoissé. Il essaya de lui dire que tout irait bien, qu’il fallait s'accrocher… Mais on pouvait voir qu’il ressentait profondément la douleur de son gamin. Après le quatrième but, je pressentis ce qui allait se passer. C’était comme un déjà-vu. Le jeune garçon était désespéré, mais il n’y avait personne pour l’aider. Il retira le ballon du filet et le remit à l'arbitre, puis il se mit à pleurer. Il était là, debout, et de grosses larmes lui coulaient sur les joues. Il se laissa tomber sur ses genoux. Et c'est alors que je vis son père se diriger vers le terrain. Sa femme le retenait par le poignet : — Jean, non ! Tu vas l'embarrasser, suppliait-elle. Mais le père du garçon se dégagea et courut sur le terrain. Il n’en avait pas le droit car le jeu n'était pas terminé. Mais il fonça quand même, en costume, cravate, chaussures de ville… Il prit son fils dans les bras afin que tout le monde sache que c’était bien son fils. Il l'étreignit, l'embrassa et pleura avec lui ! Je n'ai jamais été aussi fier d'un homme de toute ma vie. Il le porta hors du terrain, et, lorsqu'ils parvinrent près de la touche, je l'entendis lui dire : — Je suis fier de toi, mon garçon. Tu as été formidable. Je veux que tout le monde sache que tu es mon fils. — Papa, sanglota le garçon, je n'arrivais pas à les arrêter. J'ai essayé, Papa, je n'ai pas arrêté d’essayer mais ils m’ont mis tous ces buts ! — Anthony, ne t’en inquiète pas. Tu es mon fils et je suis fier de toi. Je veux que tu retournes dans tes buts et que tu finisses le jeu. Je sais que tu as envie d'abandonner, mais tu ne peux pas. Et, mon garçon, ils vont encore te marquer des buts, mais ça ne fait rien. Vas-y, c’est le moment. Quelque chose avait changé — je pouvais le voir. Quand on est tout seul contre tous et, qu’en dépit de nos efforts on se fait battre, il est rassurant de savoir que, pour ceux qui nous aiment, cela n’a pas d’importance ! Le petit gars regagna sa place en courant. L'équipe B marqua encore deux buts, mais c’était sans importance. — Auteur anonyme Un diaporama pour les parents.
Une jeune maman s’engageait sur le chemin de la vie. « La route sera-t-elle longue ? » demanda-t-elle. « Longue et accidentée, lui répondit son guide. Mais la fin en sera plus belle encore que le commencement. » Quoi qu’il en soit, notre jeune maman était heureuse, et, à ses yeux, rien ne pouvait surpasser le bonheur qu’elle éprouvait. Elle se mit donc à jouer avec ses enfants, elle leur cueillit des fleurs sur le bord du chemin, elle se baigna avec eux dans les eaux cristallines d’un ruisseau. Le soleil leur souriait et si bonne était la vie qu’elle s’exclama : « Non, rien ne pourra jamais être plus beau que ça ! » La nuit tomba, puis la tempête se leva. Le sentier s’obscurcit, les enfants se mirent à trembler de froid et de peur. La maman les prit dans ses bras et les couvrit de son manteau. Les enfants lui dirent : « Oh ! maman, nous n’avons pas peur parce que tu es là, le danger ne peut pas nous atteindre. » Et la maman se prit à penser : « C’est encore plus beau que la splendeur du soleil, car aujourd’hui j’ai enseigné le courage à mes enfants. » Le matin fit son apparition. Il leur fallait gravir une colline. Excités, les enfants se mirent à l’escalader mais ils ne tardèrent pas à s’épuiser. La maman, épuisée elle aussi, ne cessait pourtant de les encourager : « Juste un peu de patience et nous sommes arrivés ! » Les enfants aussitôt se remirent à grimper et, parvenus au sommet, s’écrièrent : « Maman, nous n’y serions pas arrivés sans toi ! » Et, ce soir-là, la maman s’endormit sous les étoiles en se disant : « Aujourd’hui a été encore plus beau qu’hier, car mes enfants ont appris à persévérer dans l’épreuve. Hier, je leur ai apporté le courage, aujourd’hui, la force. » Mais le lendemain, d’étranges nuages vinrent obscurcir la terre, des nuages maléfiques, porteurs de haine et de guerre. Les enfants cherchaient leur chemin à tâtons et trébuchaient. La maman leur cria : « Levez les yeux. Regardez en haut, vers la Lumière ! » Alors les enfants regardèrent et aperçurent, par-delà les nuages, une Gloire éternelle, et cette Gloire les guida à travers les ténèbres. Ce soir-là, la maman se dit : « C’est le plus beau jour de ma vie, car je leur ai montré Dieu. » Les jours passèrent, puis les semaines, les mois, les années... La maman prit de l’âge, se courba, se tassa. Mais ses enfants, eux, devinrent grands et forts, et ils marchaient avec courage. Quand le chemin se faisait difficile, ils lui venaient en aide, et quand il était rocailleux, ils la portaient dans leurs bras car elle était légère comme une plume. Enfin, ils parvinrent à une colline d’où l’on apercevait une route baignée de lumière et une porte d’or qui s’ouvrait toute grande. Et la maman leur dit : « Mon voyage touche à sa fin. Maintenant, je sais que la fin de la route est encore plus belle que le commencement, car, à présent, mes enfants sont capables de marcher tout seuls, et les enfants de mes enfants. » Ses enfants lui répondirent : « Maman, tu continueras de nous accompagner, même après avoir franchi cette porte. » Et là, sous leurs yeux émus, elle s’avança seule jusqu’à la porte qui lui tendait ses bras, et celle-ci se renferma doucement derrière elle. Et ils se dirent : « On ne peut plus la voir, mais elle demeure avec nous. Une maman comme la nôtre est plus qu’un souvenir, c’est une présence vivante. » - Auteur anonyme (traduit de l’anglais) |
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